Celui qui comptait vivre heureux longtemps, Irina Teodorescu, éd. Gaïa
Lire un roman d'Irina Teodorescu est toujours pour moi source d'inattendu et de surprise: son écriture, les sujets qu'elle évoque, la façon dont elle voit le monde. Avec une tonalité plus grave dans celui-ci, d'autant plus que cette histoire a été, en partie du moins, vécue par sa famille.
L'histoire
Dans un pays plombé par une dictature (on ne sait pas où ni quand) vit Bo, un jeune homme (un quidam comme on dit ici) doué pour les maths et les inventions en tous genres (qui ne rêverait pas d'un "réveil-cafetière-tourne-disque"?). Bo aime la musique, l'amour, etc... bref un jeune homme ordinaire presque n'importe où dans le monde mais dans cette société totalitaire, chaque quidam peut un jour se révéler utile. Alors tout le monde est surveillé, on s'espionne les uns les autres. Même une petite amie peut cacher une espionne, c'est ce qui arrive à Bo, jusqu'à ce qu'il rencontre une autre femme qui lui donnera un enfant.
Le bonheur avec cet enfant. Le malheur aussi: avec son fils malade, il devient alors un outil intéressant pour le système en place. Commence alors la partie vraiment dramatique du roman qui vous serrera le coeur et les tripes. C'est l'heure du choix ou plutôt l'illusion du choix...
Irina joue avec la réalité et avec les différentes perceptions que l'on peut en avoir. Ce qui contribue à donner à ses romans quelque chose de singulier: on perd ses repères, on ne sait plus si c'est vrai ou faux. Elle irrigue aussi généreusement ses écrits de fantaisie, de facétie même. C'est à la fois profond, grave et virevoltant.
une critique éclairante de Pascal Etienne (sur la partie autobiographique)
Un débat à Etonnants voyageurs (sur la/les réalités, la liberté)