Ouest américain*6: vers le Nord de l'Utah
De Moab à Vernal (itinéraire ici)
C'est avec un petit pincement au coeur que nous quittons Moab ce matin.
Avant de partir, on fait une razzia au Walker Drug: matériel en prévision de nos nuits en camping dans des "cabins", souvenirs, cartes postales et cartes d'anniversaire (il y a un rayon de cartes spéciales pour les soldats assez incroyables, un truc qu'on ne voit pas chez nous!).
Allez, 10h, on y va: on a 215 miles à a faire (4h30). A la sortie de la ville, on rate presque la sortie pour la route 128 mais Olivier, grâce à un dérapage de folie mais maîtrisé (mon coeur est sorti de ma cage thoracique!), nous remet dans le droit chemin. Cette route passe entre les falaises rouges et le fameux Colorado: splendide! C'est une belle façon de quitter petit à petit ces lieux magiques.
J'ai le nez sur la carte pour ne pas rater la piste qui nous mène aux Fisher Towers. Une piste! Olivier est aux anges! On est bien content d'avoir un SUV. Tiens, j'ai vu un serpent traverser juste devant la voiture... (une petite pensée pour Gilles). On aperçoit les Fishers Towers au fond (des monolithes de plis de 200 mètres des haut), mais ce qu'on préfère sur cette piste, c'est le paysage au fond à droite: on se croirait à Monument Valley...
On passe le Colorado et le paysage devient de plus en plus désertique (avec des canalisations pour le pétrole partout): on prie pour ne pas tomber en panne ici... On traverse d'ailleurs une sorte de village fantôme, Cisco, qui nous froid dans le dos, avant de rejoindre l'autoroute I70. Comme dans les films, je vois des boules de buissons séchés poussés par le vent (Clint va débarquer!).
Bon, le GPS a eu du mal à trouver la bonne route, la 139 qui doit nous faire passer les Roan Cliffs par un col à 2520 mètres. Après quelques minutes d'énervement, on y arrive! Comme on nous l'avait dit: chaque petite bourgade a son parc où on peut pique-niquer à l'ombre: on trouve notre bonheur à Loma. Les montagnes s'élevent au fond de longues lignes droites parsemées de petites fermes (je prends des photos pour mes parents).
La route commence à s'élever gentiment, mais négocier des pentes avec une automatique c'est un peu déroutant, heureusement Olivier maîtrise à la perfection le passage en manuel! La vue après le col de Douglass Pass est très belle. Les sommets culminent entre 2500 et 3000 mètres mais ne ressemblent pas du tout à nos alpages bucoliques. Ici, la montagne est sèche, assez désertique. Pas mal de camions sur cette route (cette fois, on pense au film de Spielberg, "Duel").
Revenus sur le plateau, pause-café à Rangely dans un petit dinner familial typiquement américain avec des vieilles photos de la ville autrefois. Ca fait du bien! enfin, le café aussi est américain et ça, c'est un problème! On se dit qu'avec les distances de fous qu'il y a entre chaque ville et le peu de services que semblent offrir celle-ci: 1, ça ne doit pas être facile d'être ado ici et 2, on comprend leur amour des bagnoles qui sont synonymes de liberté.
Vernal: visite de la carrière de fossiles de Dinosaur National Monument au dessus de la Green River. Une ranger nous donne quelques explications sur le site (en anglais). Ce n'est pas une visite indispensable mais c'est sur la route. J'avais prévu de suivre une route qui mène à des pétroglyphes, mais on est un peu fatigués et on préfère rejoindre notre hôtel (erreur!).
Une jolie route de campagne nous mène à Vernal où l'on doit faire étape. Alors, l'hôtel... bon, on y a dormi mais il n'aura pas la meilleure note! On se souviendra de cette entêtante odeur de désodorisant censée cachée une autre odeur, beurk.
On va manger en ville pour s'aérer, enfin, on a dû louper le centre-ville quelque part... On hésite entre toutes les chaînes de fast-food et on finit par se rabattre sur une sorte de brasserie (JB's) qui a l'air déserte (mais se remplira peu à peu).
Ce repas restera surtout dans nos souvenirs à cause de la boisson choisie par Olivier pour la 1ère et dernière fois: de la root beer, tout un programme!!! On en a bu pendant tout le repas (regrettant à chaque fois chaque nouvelle gorgée, sans alcool) juste pour pouvoir mettre un mot sur l'étrange sensation que l'on ressent en buvant cette boisson et sur cette question lancinante qui vous obsède peu à peu: "mais c'est quoi, ce goût???" Moi, ça me rappelle un médicament, mais lequel? Dire que nous n'en avons pas rapporté, zut. Mais je vois qu'on peut en acheter ici, chic!
Ah! j'ai oublié de dire qu'à la table voisine, un monsieur avait une arme à son ceinturon. 1ère et dernière fois aussi.
Oui, je sais: il y a des trous partout dans ce post et alors? Vous avez vu mon regard? Faut pas me chercher après une root beer...